Archinard entra au ministère des Colonies en novembre 1895 et devint directeur de la Défense (Troupes et Affaires militaires) puis dirigea le Comité Technique militaire du ministère André Lebon. L'arrivée au ministère des militaires du Soudan ne fut guère appréciée des milieux commerciaux du « parti colonial » et La Politique Coloniale protesta contre la mise en tutelle des colonies par l'armée [La Politique Coloniale, jeudi 3 octobre 1896). Archinard fut le maître et le protecteur de Marchand au ministère. Il quitta ses fonctions en 1897 comme général de brigade. Une lettre de Marchand à Archinard, datée du 9 janvier 1897, à Fort-Laval, est conservée aux Arch. nat. S.O.M., M 43.
Louis Archinard, né au Havre le 11 février 1850 et mort à Villiers-le-Bel le 8 mai 1932, est un général français de la Troisième République, qui contribua à la conquête coloniale de la France en Afrique occidentale. Il est souvent présenté comme le conquérant et le pacificateur du Soudan français (actuel Mali).
Louis Archinard est issu d’une famille protestante du Havre. Son père dirigeait les écoles protestantes de la ville. Il fait ses études à l’École polytechnique (Promotion X 1868), d’où il sort le 10 mai 1870 comme sous-lieutenant au régiment d’artillerie de marine.
Après une mission en Cochinchine entre 1876 et 1878, il est nommé inspecteur des études à l’École polytechnique avant de rejoindre en 1880 le Soudan français à la demande de Borgnis-Desbordes. Il y mène différentes campagnes permettant à la France de poursuivre sa pénétration coloniale. Il pénètre à Ségou en 1890 et s’empare de Djenné en 1893.
De retour en métropole, il est promu général de brigade en avril 1896, général de division, puis commandant de la 32e division à Perpignan. Il est nommé au conseil supérieur de la guerre en 1911. En juillet 1914, il est promu Grand-croix de la Légion d’honneur. En 1917, il est chargé de créer l’armée polonaise en France. En 1919 il reçoit la médaille militaire.
Le général Archinard prit sa retraite à Villiers-le-Bel. Le président de la République Paul Doumer, qui était venu lui rendre visite le 5 mai 1932 fut assassiné, le lendemain, alors qu’il s’était rendu à la « Journée du livre », par un émigré russe, Paul Gorgulov. Atteint de plusieurs balles de revolver, le président, transporté d’urgence à l’hôpital Beaujon, mourut dans la nuit. Lorsqu’il apprit la nouvelle, le général Archinard, âgé de 82 ans, s’affaissa, tué par l’émotion.
25 avril 1890: Prise et carnage d'Ouossébougou par le commandant Archinard (Soudan)
Successeur de Gallieni, Archinard, un polytechnicien dont le mauvais rang l'a voué à l'infanterie de marine, fait prévaloir la politique de conquête. Il est décidé à supprimer Ahmadou, fils
de El-Hadj Omar Tall, fondateur de l'empire Toucouleur, et Samory, qui commettent l'erreur de ne pas s'allier face à l'envahisseur européen. Il utilise des canonnières sur le Niger. Il prend Ségou, capitale de l'Empire Toucouleur, la met à sac, et y intronise un descendant des rois Bambara.
Les Toucouleurs sont renvoyés sous escorte au Fouta-Toro.
Ouossébougou, dont le chef, Bandiougou Diara, est un Bambara musulman, fidèle à Ahmadou, est attaquée par Archinard avec 27 Européens, 30 spahis, 4 000 Bambaras et deux canons. Mais les Toucouleurs résistent maison par maison; hommes et femmes combattent jusqu'au dernier souffle; personne ne s'est rendu; Bandiougou se réfugie dans le magasin à poudre, l'incendie, et meurt dans l'explosion avec les siens. Le charnier est tellement effroyable que les officiers renoncent à compter les morts.
Gilbert Comte n'y voit qu'un combat de braves: « Selon la Geste des campagnes napoléoniennes, les chefs [français] renvoient leurs chevaux et chargent en simples soldats au-devant des colonnes, afin d'exciter par l'exemple une folle émulation de bravoure. » mais conclut : « Archinard triomphe au prix d'un carnage coûteux pour les Bambaras. »