Fils d'instituteurs, Pierre Boisson a été pendant quelques mois instituteur stagiaire.
En septembre 1914, il s'engage ; blessé à Verdun, il sera amputé de la jambe droite. En congé militaire, il entre à l'École coloniale en février 1917 ; il en sort premier.
En décembre 1918, il est mis à la disposition du gouverneur général de l'AEF à Brazzaville. Les gouverneurs successifs qui le remarquent le poussent à passer le concours de l'inspection des colonies : il est reçu premier en 1924.
Sa première mission a lieu à Hanoï de novembre 1924 à juin 1925. Il fait de décembre 1925 à juin 1926 une mission d'inspection au Sénégal. Puis il alterne les passages à la direction du Contrôle à Paris et les missions en Afrique et en Indochine.
De 1931 à 1932, il travaille au cabinet du ministre des Colonies comme chargé de mission puis chef de cabinet.
En août 1932, il est nommé gouverneur. Il reste un moment au cabinet d'Albert Sarraut quand celui-ci est ministre des Colonies. En septembre 1933, il embarque pour l'AOF en tant que secrétaire général du gouverneur Brévié.
En septembre 1936, il est nommé haut-commissaire de la République française à Yaoundé. Il fait échec aux tentatives allemandes pour s'introduire au Cameroun.
En avril 1939, il est nommé gouverneur général de l'AEF.
En juin 1940 il tente de constituer un bloc africain contre l'Allemagne aux côtés de l'Angleterre auquel il renonce à la signature de l'armistice.
Il est nommé en juin 1940 haut-commissaire de l'Afrique noire, poste qui lui donne autorité sur l'AOF, l'AEF et les territoires sous mandat du Togo et du Cameroun.
Jusqu'en 1942, Boisson restera fidèle à Vichy.
Bientôt toute l'AEF entre en dissidence. En novembre 1942, après le ralliement de Darlan, Boisson se prononce également en faveur du ralliement.
Le 15 décembre, il est déchu de la nationalité française par Laval. Mais Boisson est aussi de plus en plus discuté par les résistants gaullistes. Il démissionne. A partir d'août 1943, il travaillera à l'état-major du corps expéditionnaire du général Juin.
Après le départ du général Giraud, la situation se dégrade pour Boisson car De Gaulle ne l'aime pas. Il est convoqué en novembre 1943 devant la commission d'épuration. Il est rayé des contrôles, mis en résidence surveillé à Alger, puis inculpé par le tribunal militaire d'Alger.
En octobre 1944, il est révoqué sans pension. En mars 1945, il est transféré en France. Il sera autorisé à résider chez lui. Mais en février 1946, il se voit à nouveau notifier le chef d'inculpation d'indignité nationale. Il sera condamné par la haute cour de justice en juillet 1948. Il meurt peu après.
Si les actions engagées contre lui tombent après sa mort, il ne sera néanmoins pas réhabilité. Mme Boisson obtiendra seulement l'annulation de la révocation sans pension.
Les papiers de Pierre Boisson ont été rassemblés par le gouverneur lui-même, sa femme et ses avocats. La majeure partie du fonds se répartit sur 10 ans : 1938-1948. Le but essentiel est de se disculper. On trouvera des notes personnelles, des pièces officielles (copies de témoignages, procès-verbaux d'interrogatoires, correspondance administrative et notification de décisions judiciaires) lettres ou dépositions d'amis, de personnalités, correspondance personnelle, coupures de presse. Le fait que soient représentées l'accusation et la défense ajoute au caractère complet et équilibré de l'ensemble des documents.
Les documents sont classés ainsi :
Sources
Archives nationales d'Outre-Mer
Wikipédia - Pierre Boisson