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La Loi-cadre

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Nos lecteurs s'étonneront qu'après nous être longtemps refusés à réduire nos soucis aux limites de l'Union Française, nous ayons consenti aujourd'hui à consacrer un dossier à la loi-cadre.
C'est que nous avions depuis longtemps décidé de livrer de temps à autre des dossiers sur des questions d'actualité africaine : Le Sahara, l'Unité africaine, les Mouvements nationalistes, etc. La question qui nous était le plus aisée à aborder immédiatement s'est trouvée être celle de la loi-cadre.
Elle est un des signes que l'évolution vers l'indépendance est inévitable. Conçue et promulguée au moment où les événements du Maghreb parvenaient à un niveau de gravité exceptionnelle, elle signifie que l'opinion publique métropolitaine et celle des peuples africains intéressés ont obligé les gouvernements à franchir une étape nécessaire.
Mais en même temps la loi-cadre (même avant les premières expériences d'application) révèle combien est sophistiquée la politique coloniale. Tout se passe comme si l'esprit même de cette politique ne pouvait s'empêcher d'être unilatéralement équivoque et sans espoir.
Nul ne pouvait de bonne foi se faire des illusions sur l'oeuvre de balkanisation entre les peuples, de division escomptée entre les masses et leurs ministres, ni sur le coût de cette nouvelle expérience.
A l'heure où nous paraissons, la loi-cadre est dépassée par l'opinion publique africainel. Sous la pression des jeunes étudiants, des syndicalistes et des partis politiques, l'autorité même de la loi-cadre s'effrite pour laisser paraître l'autorité de peuples s'apprêtant à décider eux-mêmes de leur propre destin…
Note — Se reporter, par exemple, aux motions votées par la F.E.A.N.F. (fin du présent volume).


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